On m’avait dit que c’était impossible – Créer une start-up (Jean-Baptiste Rudelle)

Vous avez probablement jamais entendu parler de lui mais l’auteur du livre qu’on va aborder aujourd’hui est une star dans son domaine. Incapable de se faire à l’idée de devoir travailler pour quelqu’un toute sa vie. Il ne voyaient qu’une seule façon de mener sa vie: devenir entrepreneur. En créant sa boîte et devenir, un auteur en écrivant un livre.

Il a créé une multinationale aujourd’hui cotée à 1,7 milliard de dollars.

Si vous avez un jour regardé une paire de chaussures sur vente-privee.com ou un jeu vidéo sur la fnac.com et retrouvé. Une pub pour ce produit ou un autre qui pourrait vous plaire sur un blog, ou n’importe quel autre site; c’est sa technologie qui a rendu ça possible bien avant les américains.

C’est Jean-Baptiste Rudelle et il nous raconte son histoire dans son livre “ On m’avait dit que c’était impossible” .

30 octobre 2013 Times Square à new york, c’est le grand jour pour Jean-Baptiste Rudelle.

Après avoir passé trois semaines à faire le tour des Etats Unis pour convaincre les investisseurs de croire en sa boîte et de permettre une belle valorisation en bourse

Le jour de la lPO arrivé. Pour tout entrepreneur dans la tech, c’est la consécration ultime. Le moment où vous pouvez enfin vous dire “ J’ai réussi” Mais ce n’était pas écrit d’avance pour lui, rien le promettait à un bel avenir d’entrepreneurs.

Né d’une mère intellectuel passionnée d’histoire et d’un père artiste, le chemin tracé pour lui était de faire de longues études et se trouver un travail stable. Ils n’avaient en plus pas le profil de l’entrepreneur extraverti que rien n’arrête mais plutôt celui du joueur d’échecs passionné d’informatique et pas très sociable.

Après un court passage dans les rangs d’une grande entreprise qui l’a bien rassuré sur le fait que ce n’était pas fait pour lui et qui lui a permis de mettre un peu d’argent de côté il a pu en 1995 réaliser son rêve de devenir entrepreneur.

Mais il ne lui a pas fallu longtemps pour réaliser qu’on ne devient pas entrepreneur en deux jours en choisissant la première idée qui lui passait par la tête. Ce fut un désastre total. Son entreprise Kallback qui devait permettre de payer moins cher ses communications téléphoniques de l’étranger a tenu moins de 6 mois et a coûté une petite fortune à son père et à son frère qui l’avait aidé à se lancer mais en plus ça l’a fait retourner directement à la case salariat. Mais comme tout bon entrepreneur cet échec n’a fait que remettre de l’essence dans son moteur et trois ans plus tard il était prêt à repartir.

Cette fois sa boîte s’appelait Kiwee. Si vous avez déjà téléchargé une sonnerie mission impossible ou star wars sur votre Nokia ça venait probablement de lui. Grâce à l’expérience qu’il avait accumulé avec son premier échec il a pu en moins de quatre ans générer un chiffre d’affaire de 20 millions d’euros un résultat à l’équilibre et une cinquantaine d’employés.

Ça lui a permis en 2004 de revendre son affaire et de devenir déjà multimillionnaire. C’était donc naturellement le moment d’écrire son livre “ Pourquoi votre avocat ne peut plus se payer de baby-sitter”, un livre sur les inégalités qui fut un échec aussi complet que sa première entreprise mais au moins il l’avait écrit ce qui à 35 ans lui a permis d’avoir déjà accompli tous ses objectifs de vie.

Quand on arrive à un point où on a atteint tous ses, objectifs et qu’on a toute la vie devant soi la question

qui se pose c’est “ Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ?” Ça oblige à se poser les bonnes questions et à identifier ce qui nous passionne vraiment. Pour Jean-Baptiste Rudelle c’était la création d’entreprise.

Il avait acquis une expérience énorme avec son passé de serial-entrepreneur et Il voulait voir jusqu’où il était capable d’emmener une troisième entreprise. Il a réalisé une chose: c’est que quand on apprend ce qui a causé nos échecs et ce qui a permis le succès on devient inarrêtable.

Bien sûr on va continuer à se planter on peut avoir à repartir de zéro mais cette expérience nous permettra toujours de repartir et de recréer quelque chose de grand.

L’histoire de Criteo commence en 2005.

Après avoir vendu Kiwee l’année précédente Rudelle a pris le temps de se reposer et passé beaucoup de temps dans les vidéoclubs à Louer des DVD. Il a réalisé que souvent ils se laissait séduire par la jaquette d’un dvd et regrettait d’avoir perdu son temps à regarder le film.

A force d’y penser il s’est dit pourquoi pas créer un outil qui permette de rassembler un groupe de cinéphiles qui aurait les mêmes goûts que lui. Il pourrait en fait créer un algorithme qui se servent des avis des gens qui auraient les mêmes goûts pour proposer des films qui pourraient leur plaire dans le même style que ce que faisait déjà Amazon à la fin des années 90 pour recommander des livres.

Mais il était tout seul s’il y a bien une chose que lui appris ses expériences précédentes c’est qu’on ne peut pas aller loin quand on est seul. On a besoin d’autres personnes qui apportent des compétences complémentaires.

Et c’est exactement ce que lui ont apportés Franck et Romain ses deux co-fondateurs qui bossait sur la même idée et qu’il a rencontrés par un concours de circonstances. Ils étaient jeunes pleins d’énergie. Ils avaient tous les deux travaillé six ans à la recherche et au développement chez Microsoft aux Etats Unis alors que Rudelle avait une expérience de serial-entrepreneur et une capacité à mobiliser des investisseurs hors du commun qui manquait fondamentalement à Franck et Romain.

Il nous explique ensuite qu’à ce stade-là la plupart des start-up n’osent pas ouvrir leur capital de peur de perdre le contrôle de leur entreprise. Ils font donc appel aux banques et finances par la dette.

Comme on l’a vu dans la vidéo’` L’art de la victoire” une entreprise a deux options pour financer sa croissance: ouvrir son capital en vendant des parts à des investisseurs des fonds d’investissement le plus souvent les VC comme il les appelle où ils peuvent solliciter un prêt auprès d’une banque. L‘avantage de cette option c’est que vous gardez le contrôle de votre entreprise parce que vous ne vendez pas de part. Mais le problème c’est que

  • 1 ) Vous limitez largement votre potentiel de croissance parce que les prêts des banques sont limitées
  • 2 ) Parce que vous devez en général vous porter caution: personnellement sur chaque euro emprunté ce qui limite d’autant, plus le montant des prêts.

Quand un investisseur investit dans votre entreprise il injecte de l’argent en rachetant une partie de vos parts car il a confiance en votre projet. Il pourrait tout perdre mais il sait que si ça marche il pourrait beaucoup gagner.

C’est pour ça qu’on appelle ça le capital-risque.

Rudelle nous dit que ce capital risque est de loin la meilleure option car les investisseurs ne cherche pas à interférer dans les décisions de l’équipe dirigeante.

Bien sûr plus vous levez de fonds plus vous êtes dilué. Si vous vendez des parts à plusieurs investisseurs vous pouvez vous retrouver à la fin avec 5 % du capital mais à terme votre entreprise peut valoir des millions ou des milliards d’euros. Mieux vaut une toute petite part d’un énorme gâteau que le plus gros morceau d’un biscuit minuscule. Je pense que si votre but est de créer un empire qui génère beaucoup d’argent et qui croît très vite c’est la meilleure approche à suivre.

Par contre vous devez savoir qu’à long terme votre pouvoir de décision va forcément diminuer et les enjeux des actionnaires vont forcément interférer avec votre vision. On le voit aujourd’hui avec Facebook.

Je pense que si ça ne tenait qu’à Mark Zuckerberg on aurait pas autant de pub sur la plateforme. Mais les investisseurs ont beaucoup investi et imposent petit à petit de la monétiser. Au début, c’était des pubs sur le côté maintenant des pubs au début des vidéos puis des pubs qui interrompent la vidéo pendant le visionnage sans parler de l’algorithme qui favorise de plus en plus les contenus sponsorisés.

C’est une démarche qui a pour but de donner aux investisseurs un retour sur leur investissement et qui a forcément un impact négatif sur l’expérience des utilisateurs sur la plateforme. Il faut donc toujours essayé de trouver un équilibre entre les opportunités de croissance qu’offre l’ouverture du capital et les contraintes qu’elle génère.

Pour Criteo il n’y avait pas de doute pour Rudelle. Dans un environnement aussi concurrentiel et qui évolue aussi vite que celui de la technologie, il faut beaucoup d’argent rapidement. Grâce à son expérience il a pu facilement convaincre son premier investisseur.

Mais ça s’est vite compliqué. Leur idée de base qui consistait à recommander des films n’a pas fonctionné. Et c’est une autre leçon qu’il faut se mettre dans la tête quand on crée une entreprise si la première idée ne marche pas vous pouvez toujours pivoter.

C’est le thème du livre, Lean start-up de Eric Reis que je résumerai aussi bientôt sur cette chaîne. Quand vous lancez un produit soit ça prend, le clients l’achètent soit ça ne prend pas et au lieu de gagner de l’argent vous gagner quelque chose de presque aussi précieux des retours terrain avec de vrais clients.

Ce qui permet souvent d’identifier un autre besoin réel cette fois c’est ce que Criteo a fait. Ils ont effectué ce qu’on appelle un pivot. Plutôt que de se dire on va faire des mois d’études pour voir s’il y a vraiment un besoin pour notre idée en essayant de deviner la réponse du marché, ils ont simplement demandé au marché et le marché a répondu “ On n’est pas intéressé” sous la forme d’un trafic inexistant sur leur site. Après plusieurs pivot ils ont trouvé l’idée qui allait sceller le futur de Criteo.

Ça allait être la publicité. Créer une plateforme qui permette de faire communiquer ceux qu’ils voulaient acheter de la publicité avec ceux qui vendaient de l’espace publicitaire. Et pour ça il a trouvé les deux entreprises parfaites. PriceMinister qui a accepté de confier à Criteo la responsabilité de placer des publicités pour recommander leurs produits sur la plateforme Skyblog qui était encore très populaire à l’époque en ciblant des personnes qui avait déjà consulté ou acheté des produits similaires sur leur site.

Imaginons que vous ayez acheté un appareil photo sur PriceMinister vous alliez ensuite tombé sur une pub pour un trépied sur un Skyblog qui vous renverrai vers PriceMinister, ça été le succès immédiat.

Ils ont vite réalisé que contrairement à la publicité traditionnelle la publicité ciblée est extrêmement efficace. Après avoir conquis la France, il fallait rapidement s’exporter aux Etats-Unis pour rétablir leur entreprise à l’international et éviter de se faire éclipser par de potentiels concurrents américains.

Le problème c’est que pour les américains et notamment ceux de la Silicon Valley, start-up et français sont deux mots incompatibles. On ne peut pas être français et réussir dans la technologie. Il a donc fallu une détermination sans limite de Criteo pour s’établir là bas et obtenir suffisamment de légitimité.

Pour d’abord recruter des talents et ensuite pouvoir obtenir des clients locaux. Mais Rudelle savait qu’une fois qu’il aurait convaincu un gros client de lui faire confiance il aurait la crédibilité pour conquérir tout le marché.

Et c’est ce qu’il a réussi à faire après plus de deux ans de travail acharné en convainquant Zappos le plus gros site internet de vente de chaussures aux Etats-Unis de travailler avec eux. Aujourd’hui Criteo c’est plus de 2700 employés et des bureaux dans une quinzaine de pays: A l’heure où je fais cette vidéo 3 ans après la publication de Son livre en 2015 Criteo a rencontré de très gros problèmes perdant plus de 50 % de sa capitalisation boursière en 2 mois après une mise à jour de Safari par Apple qui limite l’utilisation des cookies sur les sites.

Leur business model s’est retrouvé largement fragilisé. Rudelle n’était plus au commande de l’entreprise, depuis deux ans mais il a été rappelé le mois dernier. Et connaissant le personnage il lui faudra du temps pour s’adapter et peut-être pivoter une nouvelle fois mais il saura redresser la barre et redonner un nouveau souffle à Criteo.

Il nous partagent aussi dans son livre les raisons pour lesquelles il est plein d’espoir pour les entrepreneurs français et aussi pourquoi il est convaincu que les gens qui réussissent ont la responsabilité de s’acquitter de leurs impôts en France et qu’il faut en finir avec l’obsession fiscale.

Je vous invite donc à acheter ce livre pour découvrir tout ça. Je vous garanti que vous serez pas déçu. Son histoire est fascinante et je suis convaincu que ça pourra vous aider à avancer et réussir vous aussi le projet de votre vie.

Source : Youtube

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