A l’heure actuelle, beaucoup en parlent, peu comprennent réellement ce dont il s’agit et comment cela peut être utilisé. Qu’est ce qu’un NFT ? Comment ça fonctionne ? A quoi ça sert ? C’est ce que je vous propose de vous expliquer simplement et avec des exemples concrets et des analogies simples d’accès.
Commençons par quelques notions de base sur les NFT, la blockchain et les smart contracts, notions qui seront nécessaires pour comprendre le fonctionnement des NFT et leurs usages.
Aujourd’hui, la majorité des NFT sont émis sur la blockchain Ethereum, bien que d’autres blockchains aient déjà été utilisées comme par exemple celle de Tezos.
La blockchain
La blockchain est une base de données décentralisée dans laquelle on peut inscrire les informations de son choix. Pour Ethereum, l’usage principal était celui de la crypto-monnaie. La base de données permettait d’enregistrer qui possédait quelle quantité d’Ethereum et les échanges faits entre chaque personne pour envoyer et donc en face recevoir les sommes transférées.
Par nature, étant décentralisée, c’est à dire disséminées entre un grand nombre de serveurs informatiques, une information contenue dans une blockchain est inaltérable.
En effet, pour modifier une donnée en son sein, il faut que chaque entité qui l’héberge valide la modification.
Cette modification se fait par un calcul mathématique complexe. Basiquement, on va donc demander à tous les éléments du réseau d’effectuer ce calcul et on va alors comparer les résultats de chaque membre.
C’est ce que l’on appelle une proof of work ou preuve de travail en français. Pour que la transaction soit validée, il faut que tous les membres trouvent le même résultat. Un seul membre ou un tout petit groupe de membres ne peut donc pas modifier les données comme bon lui semble, car son résultat est différent de celui de la majorité des autres membres et ne sera alors jamais validé.
Les NFT
NFT veut dire Non Fongible Token ou traduit en français Jeton Non Fongible. Sachant qu’une chose fongible est consommable ou remplaçable, on comprend alors très bien qu’un jeton non fongible est un jeton qu’on ne peut remplacer ou altérer.
Ici, le jeton est numérique et utilise la technologie blockchain pour garantir son inaltérabilité. La blockchain Ethereum a ajouté la prise en charge des smart contracts depuis 2015 via le protocole principal ERC20 pour Ethereum Request for Comment, un RFC étant en informatique une base documentaire décrivant un protocole ou un outil informatique.
Cela permet d’utiliser la blockchain de l’Ethereum pour créer des smart contracts qui vont gérer les NFT. Depuis 2018, de nouvelles normes sont également utilisées comme les ERC 223 et 777, qui visent essentiellement à corriger un souci qui pouvait faire disparaître des tokens dans certains types de transactions.
Notez que des sites spécialisés vous proposent de créer des smart contracts en moins de trois minutes avec une interface graphique sans nécessiter de connaître quoi que ce soit au système en lui même, afin de proposer des produits exclusifs associés à des NFT pour en valider la valeur et l’authenticité.
Les smart contract
Un smart contract ou contrat intelligent est utilisé pour gérer automatiquement la création et la gestion de token.
Prenons un exemple concret : je suis graphiste et je crée des œuvres numériques. Je souhaite les proposer sur le marché mondial de l’art en tant que pièce unique. Le problème, c’est que si mon œuvre est numérique, elle sera de nature facilement copiable et réplicable.
Je vais alors créer un smart contract pour chaque œuvre qui ne pourra créer qu’un seul token. Ce token indiquera que la personne qui le possède dispose de l’original et que donc toutes les autres ne sont que des copies sans valeur, garantissant à l’acheteur de l’œuvre qu’il pourra prouver qu’il est bien le possesseur de ladite œuvre.
Pour prendre une analogie pour une œuvre matérielle, imaginez une peinture. Vous l’achetez à l’artiste avec un certificat d’authenticité qui indique que c’est cette œuvre qui est la vraie. Vendue originellement par l’artiste lui même, cela n’empêchera pas un peintre de répliquer la toile.
Mais sur le marché de l’art, c’est bien la toile originale avec son certificat d’authenticité qui aura de la valeur. Les autres toiles ne seront que des copies avec une valeur vénale négligeable.
Aujourd’hui, on retrouve des NFT dans de nombreux usages, avec des normes de smart contracts parfois développées expressément pour cet usage ou cet éditeur précis, comme par exemple les ERC 1155 ou 721.
Des oeuvres numériques donc, essentiellement des photos ou des images réalisées numériquement mais aussi des jeux de cartes à collectionner ou la carte physique est alors émise par l’éditeur. Mais uniquement sous forme d’un visuel numérique et compensée avec un NFT, des jeux vidéo avec des objets exclusifs devenant alors des objets de collection. Plus récemment, des accès à un clip en exclusivité ou des cartes NFT mises en vente par Booba permettaient d’accéder à un site pour découvrir son dernier morceau et le clip qui y était associé. Un peu comme si on avait fait des places de concert dématérialisée et tokenisées en quelque sorte.
La technologie blockchain étant de plus en plus utilisée pour assurer la traçabilité d’informations, il y a fort à parier que les usages de cette dernière et les NFT associés continueront de progresser dans les années à venir et que cette technologie s’intègrera peu à peu à notre quotidien.
A titre d’information, le marché des NFT s’élève déjà à près de 10 milliards de dollars, c’est à dire que les objets, œuvres ou autres éléments vendus avec NFT associés représentent une valeur déboursée par les acheteurs de 10 milliards de dollars.
On voit bien que l’on est déjà plus sur un petit marché de niche réservé à quelques personnes qui expérimentent une techno, mais bien face à une lame de fond qui a pour but de changer notre façon de penser les contenus numériques et leur valeur.