Résister ces distractions est inconfortable, mais indispensable pour arriver à nos fins. Et l’autodiscipline est une composante essentielle pour traverser cet inconfort. Impossible de réaliser des grandes choses sans l’autodiscipline.
Découvrez comment il est possible d’augmenter son propre niveau d’autodiscipline, mais aussi comment organiser sa vie quotidienne afin de l’économiser autant que possible, de manière à en avoir encore à disposition quand nous en avons vraiment besoin.
La science de l’autodiscipline de Peter Hollins
Dans son livre « La science de l’autodiscipline », Peter Hollins explique que la force de volonté, ou l’autodiscipline fonctionne comme un muscle.
D’un côté, avec les bons exercices et le bon état d’esprit, il est possible de la renforcer. Mais aussi, si nous ne faisons pas attentions, nous risquons de la sur-utiliser, et de ne plus en avoir dans les moments ou nous en avons le plus besoin.
Exercer de l’autodiscipline consiste à savoir faire des choses difficiles ou désagréables sur le moment, parce qu’elles amènent à des bons résultats sur le long terme. Et il s’agit bien d’une compétence que l’on peut acquérir tout au long de sa vie.
L’expression « pratiquer la maîtrise de soi » exprime de manière exacte comment on développe la discipline.
Des études sur l’activité cérébrale ont montré que la facilité avec laquelle on renonce à des petits plaisirs à court terme pour prendre des bonnes décisions à long terme, ce que l’on appelle communément la force de volonté, dépend des connexions neuronales dans la partie frontale du cerveau, le néocortex.
Et grâce à la plasticité de notre cerveau, plus on stimule ces connexions en pratiquant l’autodiscipline, plus il sera facile d’activer ces mêmes connexions par la suite en rendant plus simple la tâche d’être disciplinés à l’avenir.
Avec les bonnes techniques et une pratique régulière, on peut renforcer son autodiscipline.
La concentration
La concentration est l’un des principaux piliers de l’autodiscipline : sans la capacité à se concentrer, il est impossible de rester disciplinés. Mais pour appliquer la concentration au bon endroit, il est indispensable de savoir exactement ce que l’on cherche à accomplir.
Si on ne sait pas très bien pourquoi on se lève du lit le matin, il sera très difficile de rester disciplinés le reste de la journée. Afin d’utiliser à bon escient sa concentration et sa discipline, il est donc indispensable de connaître précisément les objectifs que l’on cherche à atteindre.
L’atteinte de nos objectifs
Connaître son objectif, en particulier quand celui-ci est un objectif qui a un sens profond pour nous, est un des facteurs de motivation le plus fort, plus qu’avoir de l’argent ou un statut social élevé.
Le sentiment de progresser constamment vers l’atteinte de cet objectif nous pousse à travailler plus dur et dans la durée.
Trois éléments soutiennent la motivation : l’autonomie, la maîtrise et la finalité.
L’autonomie est l’envie de prendre des décisions et diriger sa vie sans impositions externes.
La maîtrise concerne le besoin profond de s’améliorer dans ce que l’on fait.
Et la finalité correspond à notre désir d’avoir un impact profond sur le monde autour de nous.
Sans ces trois composants, exercer de l’autodiscipline est vécue comme une souffrance inutile. L’attitude mentale que nous adoptons dans les moments de difficultés peut beaucoup nous aider à développer l’autodiscipline.
Trois règles utilisées par les militaires
Voici trois règles utilisées entre autre par les militaires d’élite pour développer la force de volonté :
La règle de 40%, qui consiste à reconnaître que quand nous pensons avoir atteint le maximum de nos capacités physiques, mentales ou émotionnelles, et qu’il n’est pas possible de faire des efforts encore plus grands, en réalité nous ne sommes qu’à 40% de notre potentiel.
Quand nous avons l’impression d’être à la limite de ce que nous pouvons supporter, nous ne sommes même pas arrivés à la moitié de ce que nous sommes capables. Certes, il faut accepter d’endurer la douleur et la fatigue, mais si on décide de le faire nous avons tout à fait la capacité de résister et continuer à avancer.
La règle de 10x formulée par Grant Cardone, qui explicite le lien entre le niveau d’ambition d’un objectif, et la capacité à l’atteindre : plus notre objectif est ambitieux, plus nous aurons des chances de le réaliser.
La règle indique que notre objectif devrait être 10 fois plus grand de ce que nous pensons vouloir, et que nous devrions passer à l’action dix fois plus que ce que nous pensons nécessaire pour le réaliser.
Le caractère exagéré de cette règle oblige à penser différemment à nos capacités et à comment nous les utilisons.
Nos pensées et nos actions nous ont amené là où nous nous trouvons actuellement dans notre vie.
Si nous souhaitons aller plus loin, nous devons commencer à penser et à agir bien au-delà de nos habitudes.
La règle des 10 minutes. Pour éviter notre tendance à trop réfléchir pour des décisions dont les réponses sont plutôt évidentes, et à rationaliser un comportement qui va à l’encontre de nos objectifs, juste attendez 10 minutes avant de faire ou avoir quelque chose dont vous ressentez l’envie.
Si au bout de 10 minutes l’envie est toujours là, allez-y, faites vous plaisir ; ou alors attendez 10 minutes de plus. Vous venez de le faire, vous savez que vous en êtes capables. Le simple fait d’attendre supprime le caractère “immédiat” de la gratification immédiate, ce qui renforce la discipline et améliore la prise de décision.
Les éléments qui drainent l’autodiscipline
Voici aussi les éléments les plus communs qui drainent l’autodiscipline :
Le syndrome du faux espoir, c’est à dire la croyance qu’il sera facile de changer nos schémas de comportement.
Les expectatives trop élevées que nous alimentons sont finalement la raison pour laquelle nous allons échouer.
Il faut être conscient qu’apporter des changements significatifs et atteindre des objectifs ambitieux ne se fait pas du jour au lendemain. Le chemin est long, et nécessite parfois des ajustements et des remises en cause.
La procrastination: nous pouvons vouloir attendre les bonnes conditions avant de passer à l’action, mais cela se produit très rarement, et nous risquons d’attendre longtemps.
Il vaut mieux laisser de côté l’espoir d’être “prêt” ou que tout soit “parfait” avant de se mettre en mouvement, et juste faire le premier pas.
La rationalisation: avoir été discipliné par le passé peut parfois devenir une excellente excuse pour céder aux tentations du présent, et abandonner la discipline.
Même si nous pensons avoir mérité une pause ou une récompense pour ce que nous avons fait, arrêter les efforts et trouver des excuses impactent négativement notre discipline.
La loi de Parkinson, qui dit que le travail s’étend de manière à occuper tout le temps disponible pour sa réalisation. Plus vous vous donnez de temps pour réaliser quelque chose, plus vous allez en utiliser, et même une tâche simple peut prendre beaucoup de temps si on ne se fixe pas de délais courts pour la réaliser.
Le fait d’exercer de la discipline est inconfortable par nature, peu importe combien nous avons développé de connaissance, d’habitudes, ou de dialogue interne positif, être discipliné ne sera jamais confortable.
Finalement, être discipliné consiste à choisir un inconfort temporaire, qui nous apporte des bénéfices sur le long terme.
C’est justement dans les moments où nous sommes le plus fatigués, irrités ou déprimes que nous avons le plus besoin d’autodiscipline.
Technique pour réduire l’intensité des pulsions
Voici quelques techniques qui peuvent réduire l’intensité des pulsions et des tentations dans nos moments de faiblesse :
Surfer la vague des pulsions : les pulsions sont comme des vagues qui montent en intensité, atteignent un pic, puis finissent par s’estomper.
Quand une pulsion monte, essayer de la combattre ou de la dégager est contreproductif. Il vaut mieux choisir une attitude plus ouverte, qui consiste à les observer sans les combattre.
Faites attention aux sensations physiques et émotives qui accompagnent une pulsion, remarquez comment elles évoluent dans le temps ; portez votre attention sur la respiration, et imaginez que vos envies sont des vagues, et que vous surfez dessus.
Si on adopte une attitude de curiosité plutôt que de peur, résistance ou résignation face à nos envies et tentations, il sera plus simple de faire passer la vague sans en finir victime.
Ne pas alimenter les pulsions: on pourrait penser qu’essayer de se distraire alors que l’intensité d’une tentation est encore faible soi une approche efficace. En réalité, elle amène souvent au résultat inverse. Essayer de supprimer des pensées ou des sensations les rend plus forts.
Même quand les efforts nous permettent en effet de ne pas céder à la pulsion, ils nous laissent dans un état d’irritabilité et agacement, plutôt que de calme et détente. Plutôt, faites attention à la zone du corps qui ressent l’envie, passez 2 ou trois minutes en focalisant votre attention sur cette zone et à votre respiration.
Quand l’envie passe, et c’est inévitable, prenez note de sa nature transitoire.
Pratiquer l’inconfort : l’exercice le plus efficace pour renforcer notre force de volonté est de sortir régulièrement de notre zone de confort.
S’obliger à faire des choses que nous craignons, ou sur lesquelles nous ne sommes pas à l’aise nous permet de nous familiariser avec la sensation d’inconfort, et de réaliser que finalement ces choses ne sont pas aussi difficiles ou mauvaise que nous avions anticipé.
Développer une certaine familiarité avec la sensation d’inconfort peut être de grand aide face aux adversités de la vie.
Pas besoin d’expériences extrêmes : prendre une douche froide ou faire des demandes que nous pensons serons refusées sont déjà un excellent point de départ.
Quand on pense à la discipline, les facteurs qui viennent le plus naturellement à l’esprit sont un mental solide et la force de volonté. Mais il y a deux autres facteurs qui ont une influence toute aussi puissante? il s’agit de notre environnement, et de nos relations.
Créer un environnement propice est un des moyens plus simples pour assurer la discipline. Dans ce type d’environnement, on consomme très peu de volonté, puisque tout l’environnement a été conçu pour éliminer les distractions et les tentation et pour que l’action ou le comportement recherché soient le seul choix possible.
La première chose à faire, surtout si vous travaillez dans un espace encombré, faites de l’ordre !
Un bureau bien rangé aide à clarifier ses idées, et des idées claires portent à une meilleure discipline.
Il est possible d’utiliser la paresse à son propre avantage en évitant d’avoir des distractions à portée de main. Plus il faut faire d’efforts pour céder à une tentation, moins vous aurez tendance à le faire.
La source distractions numéro un de nos jours est d’origine numérique : la consultation automatique, presque compulsive, de notre portable et des réseaux sociaux.
Dans ce cadre, mettre son téléphone sur silencieux, ou carrément le laisser dans une pièce voisine ou dans un sac, permet de ne pas être continuellement distrait.
L’autre facteur environnemental clé pour notre autodiscipline est constitué par nos relations: Même si nous aimons considérer que nous prenons nos décisions en parfaite autonomie et liberté, elles sont en réalité très influencées (souvent de manière complétement inconsciente) par les personnes autour de nous.
Par la manière dont notre cerveau fonctionne, lorsque nous voyons une autre personne faire quelque chose, notre cerveau se sent littéralement engagé dans cette action, et manifeste l’envie de la reproduire aussi.
Nous avons donc tout intérêt à faire attention aux relations que nous entretenons, elles représentent un énorme avantage si le comportement des personnes à nos côtés nous pousse dans la direction que nous voulons suivre, et elles représentent un obstacle important si leur comportement est au contraire négatif.
Comme le disait Jim Rohn, nous sommes la moyenne des 5 personnes avec lesquelles nous passons le plus de temps.
L’autodiscipline
Probablement, un des moyens les plus puissants pour développer une autodiscipline à tout épreuve, est le fait de développer des habitudes.
Contrairement à la motivation, qui a une nature transitoire et qui faiblit avec le temps, nos habitudes et rituels sont bien plus fiables et plus on les réalise, plus ils se renforcent. Une fois que nous avons réussi à créer une habitude qui nous approche des objectifs que nous recherchons, les actions que nous devons réaliser pour y parvenir deviennent pratiquement automatique.
L’autodiscipline devient notre comportement par défaut, on n’a même plus besoin d’y penser. Certes, le fait de créer une habitude demande beaucoup de temps et de discipline (vous pouvez compter au moins 2 mois), mais une fois que cette étape est franchie, vous n’aurez plus besoin de votre force de volonté pour réaliser vos actions.
Pour faciliter ce processus, il est recommandé de commencer avec des toutes petites actions, qui nécessitent d’un temps et d’un effort limité de notre part.
Cela réduit le risque d’abandonner cette habitude dans les 2 premiers mois, quand nous allons faire face aux inévitables difficultés et imprévus.
Alors, quelles petites habitudes pouvez-vous commencer à développer dans les prochains 2 mois, afin de faciliter votre autodiscipline ? Voilà, vous connaissez désormais les éléments qui plus influence votre autodiscipline, ainsi que des comportements concrets que vous pouvez mettre en place afin de la développer.
Qu’il s’agisse de vos stratégies pour développer un mental fort, votre capacité à sortir de votre zone de confort, ou de l’environnement et des relations autour de vous, vous avez des multiples possibilités pour rendre votre vie plus disciplinée, et faciliter ainsi l’atteinte de vos objectifs.