Aujourd’hui, j’aborde avec vous le sujet de la dépression et je vais vous donner cinq conseils pour reconnaître la dépression.
Mon premier conseil c’est de faire attention aux idées reçues sur la dépression c’est-à-dire que concrètement, penser que la dépression ça ne concerne que les gens qui sont faibles.
Non. Il n’y a pas d’intouchable dans la dépression. Sachez que nous pouvons tous un jour vivre à un moment donné de notre vie un épisode dépressif.
La deuxième idée reçue c’est penser qu’il suffit d’avoir de la volonté pour s’en sortir.
Non, pareil, la volonté ne suffit pas pour s’en sortir, pourquoi ? parce que la dépression c’est une maladie. C’est comme si vous disiez à quelqu’un qui a un cancer « bah, il suffit que t’aies de la volonté pour t’en sortir, tu n’as pas besoin de faire chimio, tu n’as pas besoin ».
Le deuxième conseil est que je vais vous expliquer justement ce que c’est qu’une dépression parce qu’il faut savoir un petit peu de quoi on parle.
Une dépression, c’est un état de souffrance qui est permanent, ça veut dire que c’est un état de souffrance qui coule de soi et de son entourage.
La dépression elle compte vraiment parmi les expériences humaines les plus difficiles et les plus douloureuses. C’est vraiment une sorte de cancer des émotions. Elle nous prive de notre énergie, de nos intérêts, de la volonté d’améliorer les choses. Elle entraîne une vision mais profondément négative de soi, du monde, de l’avenir avec un sentiment qu’il n’y aura jamais de sortie du tunnel. C’est vraiment quelque chose qui est de l’ordre on pourrait dire, de l’effondrement, quelque chose qui s’enfonce comme dans un sable mouvant et qu’on aura le sentiment qu’en fait, il n’y aura jamais de fin.
C’est une maladie avec une sorte d’effondrement qui est là et qui n’est pas à confondre avec une déprime passagère.
Quand vous faites face à des événements parfois difficiles, des crises de couple, des conflits professionnels, un souci de santé, et que parfois certains se cumulent, vous pouvez vous sentir triste, être déprimé, avoir des difficultés à vous endormir. Et là, il s’agit d’une baisse de l’humeur qui est passagère, elle est liée à une situation donnée et souvent votre coup de déprime va s’estomper en moins de quinze jours. Donc, différemment de ce que je vous ai expliqué tout à l’heure avec cette notion de, on est dans une sorte de sable mouvant où ça s’enfonce et puis on ne voit pas le fond.
Dans la déprime passagère, on sent qu’on a un changement et une baisse d’humeur mais par contre, il n’y a pas assez de cette notion de perdre pied. C’est la différence qu’on peut faire entre les deux.
Les types de dépression
Il y a différents types de dépression et je vais vous donner les types de dépression les plus fréquents.
Le premier type de dépression c’est ce qu’on appelle la dépression légère, on peut aussi entendre le terme d’épisode dépressif léger.
En règles générales, la dépression légère elle dure moins de six mois.
On retrouve dans les dépressions légères des dépressions liées aux saisons : post maternité ou qui font suite au processus de deuil.
Le deuxième type de dépression qu’on va avoir c’est la dépression majeure, la dépression lourde et là il faut savoir qu’en fait elle va durer beaucoup plus longtemps, elle peut durer plusieurs années.
La dépression légère c’est celle qu’on voit le plus fréquemment dans nos vies.
Il y a d’autres types de dépression, ça va être la dépression chronique. Ce sont des dépressions qui viennent et qui repartent, ça va être des épisodes chroniques dans votre vie, des épisodes qui reviennent c’est pour ça qu’on appelle ça chronique.
Il faut savoir aussi qu’il y a d’autres types de dépression comme la dépression bipolaire qui fait l’alternance entre la phase dépressive qui suit la phase maniaque lors d’un trouble bipolaire.
Donc voilà ce que je peux vous dire sur les différents types de dépression mais ce qui est surtout à retenir c’est plus la dépression légère parce que c’est la plus fréquente et c’est elle qui se soigne le plus facilement.
Les symptômes de la dépression
La dépression associe deux symptômes : l’humeur dépressive c’est-à-dire une vision pessimiste du monde et de soi-même et l’inhibition c’est-à-dire l’effondrement de l’élan vital ainsi que des fonctions intellectuelles et de l’activité motrice avec un peu ce qu’on appelle une asthénie, un ralentissement psychomoteur comme si on était dans une notion de ralentissement généralisé.
Il y a des sentiments d’insatisfaction et de dévalorisation qui sont de plus en plus présents. On associe aussi des troubles psychosomatiques qui accompagnent l’état dépressif, ça peut être des troubles digestifs, neuromusculaires, cardiovasculaires, des troubles sexuels aussi et du sommeil.
Donc, je vous donne maintenant les neuf symptômes majeurs qui vous permettent de reconnaître une dépression.
Le premier va être la tristesse qui est inhabituelle. Elle est plus profonde que les autres.
Le deuxième symptôme c’est une fatigue ou une perte d’énergie. Ce n’est pas une petite fatigue passagère parce que je n’ai pas dormi pendant deux trois nuits, parce que j’ai fait la fête ou que j’ai eu beaucoup de boulot.
C’est une fatigue qui est lourde et il y a une constante de perte d’énergie. Il y a ce sentiment qu’en fait, vous êtes éteint comme votre batterie de téléphone. Vous avez l’impression qu’il ne reste plus qu’un ou deux ou trois pourcents et qu’il va vous falloir essayer de faire avec.
Le troisième symptôme c’est le trouble de l’appétit avec deux façons de réagir par rapport à ce trouble de l’appétit. Soit vous allez avoir une tendance à l’hyperphagie c’est-à-dire qu’en fait vous allez vous venger sur la nourriture et donc avec un risque de prise de poids ou à l’inverse, vous allez complètement perdre l’appétit et vous risquez de perdre du poids, donc il faut être attentif.
Le quatrième symptôme concernant la dépression c’est les troubles du sommeil. Là aussi il y a deux façons différentes de pouvoir réagir au niveau du corps, soit vous êtes dans une perte de sommeil, vous n’arrivez plus à dormir ou au contraire vous allez avoir de plus en plus besoin de vous jeter dans votre couette et de ne pas en sortir.
Il y a des moments réels dans la dépression où on ne peut pas se lever, on va passer une journée entière dans la couette avec l’impossibilité de pouvoir se lever. Et ce n’est pas de la feignantise. C’est véritablement les symptômes de la maladie de la dépression.
Le cinquième symptôme c’est le ralentissement général ou a contrario l’agitation inhabituel c’est-à-dire que du coup votre rythme va changer. C’est-à-dire soit vous allez commencer si vous êtes quelqu’un à être plutôt toujours « je passe la cinquième » et bien, vous allez vous retrouver presque au point mort avec véritablement ce sentiment de ralentissement ou alors dans l’autre sens, si je refais le lien avec la voiture c’est que vous passez les vitesses et puis il y a des à-coups comme ça et bien, c’est un peu ce qu’on retrouve dans la dépression.
Donc, soit du ralentissement général très intense, profond ou alors vous avez des sauts avec des agitations inhabituelles.
Sixième symptôme concernant la dépression est le sentiment de culpabilité inappropriée.
Pourquoi on a des fois du mal à détecter quand on est proche la dépression, c’est que lorsque je rentre en dépression, j’ai un sentiment de culpabilité qui est là et qui est très fort mais au démarrage, je le cache et je ne veux pas le montrer.
Mais si vous êtes en train de vous poser la question si vous n’êtes pas tombé dans une dépression, soyez attentif à ce sentiment de culpabilité inapproprié qui est en vous. Comme je l’ai dit tout à l’heure, la dépression, vous ne la choisissez pas car vous ne vous êtes pas dit « tiens, aujourd’hui, si j’allais faire une dépression », on ne choisit pas les maladies qu’on a, elles nous tombent dessus.
Donc, il va y avoir des facteurs, des sources qui vous amènent à cette dépression mais en aucun cas vous n’êtes responsable d’être tombé en dépression. Mais c’est vrai que dans les symptômes on voit ce sentiment de culpabilité inapproprié et qui est extrêmement envahissant et comme la culpabilité c’est aussi un antidote à l’action, c’est ce qui fait qu’on traîne dans cette dépression et qu’on peut y rester longtemps si on n’est pas accompagné de façon efficace.
Le septième symptôme, c’est la difficulté de concentration avec des pertes de mémoire. Et je vais le relier justement avec le huitième symptôme qui est celui d’être englué dans les pensées.
On a des pensées noires jusqu’à pouvoir aller jusqu’à des pensées de mort avec des comportements suicidaires et c’est vraiment ce sentiment de néant dans lequel on s’enfonce et ce qui nous précipite là-dedans c’est qu’on est dans la rumination, dans des idées négatives dans lesquelles on est. Un peu comme si vous savez vous avez le petit hamster dans sa roue qui tourne et ben là vous êtes le petit hamster qui tourne avec ses idées noires.
Le dernier symptôme c’est le sentiment d’infériorité, de dévalorisation c’est-à-dire la perte de l’estime de soi. Quand on rentre dans une dépression et qu’elle dure, il faut savoir qu’on ne se reconnaît plus complètement. Imaginez vous êtes quelqu’un de plutôt dynamique on vous reconnaît comme quelqu’un de drôle, dynamique, entreprenant et là, la dépression et la perte d’énergie ne vous permettent plus d’être à cet endroit-là, vous ne vous reconnaissez plus dans votre identité et du coup, vous allez commencer à douter et perdre l’estime de vous, à vous dévaloriser parce que cette dépression vous éloigne de la personne que vous êtes réellement.
Si vous sentez donc que votre morale est à plat chaque jour et que vous ne ressentez plus d’intérêt dans votre vie et que ce sentiment perdure pendant des semaines, vous êtes réellement en risque de dépression.
Si vous associez à cela des symptômes physiques de type: des maux de tête, des douleurs chroniques, des troubles digestifs, des problématiques neuromusculaires ou cardiovasculaires, des troubles sexuels ou alors vous avez une tendance à avoir des addictions à côté, type l’alcool ou autres, ça doit vous alerter concernant ce risque de dépression.